Voici le texte que j'ai écrit et lu pour ma sœur lors de ses funérailles. Elle avait 25 ans, elle est décédée dans un accident de la route le 16 mars 2001. Puisse-t-il témoigner de mon attachement pour elle, au-delà du temps, au-delà de la mort physique.* * *
« Pour rassembler autant de monde, il ne suffit pas d'une famille, ni d'un nom. Aujourd'hui, ici et tous ensemble, on se retrouve pour dire salut à un prénom : Sylvie.
Sylvie, ta liberté, c'était ta vie. Ta vie, c'était la liberté. Insaisissable, tu te dispersais au milieu de nous tous, ne nous laissant rien d'autre que ton parfum. Tu n'avais jamais le temps, et pourtant tu as toujours pris ton temps, vivant à cent à l'heure chacun de tes instants... chacun de nos instants.
Cette vie que tu as brûlée est là au milieu de nous, tous ensemble, tous différents, possédant chacun une parcelle de ton jardin secret. Ton souvenir nous force à sourire, des anecdotes par milliers, des histoires à n'en plus finir, un charme fou, un zeste de fausse naïveté, une facilité à se faire aimer... Pour toi, finalement, rien d'impossible.
Quelqu'un a dit, ces derniers jours, qu'on ne mettait pas le vent en cage. Reste pour nous ce vent qui souffle sur nos cœurs... Quelques secondes pour offrir la vie. Quelques minutes pour venir au monde. Quelques heures pour chacun d'entre nous. Quelques années à vivre intensément. Une demi-seconde pour nous quitter. Une éternité pour t'oublier. Je t'aime. »
Sabine
Thionville (France)