Cet hiver, un dimanche matin, je m'en allais seul à pied à la messe au village voisin, le col relevé, les mains dans les poches et la casquette vissée sur la tête. Alors que je marchais seul dans le froid, ayant quitté mon appartement bien chauffé, je me suis demandé POURQUOI ?

Dans ce monde actuel, beaucoup de choses ne vont pas bien, ne tournent pas rond comme on dit, trois faits importants me touchant particulièrement me viennent à l'esprit, et m'amènent à me poser la question,
POURQUOI ?

Cette mamie de quatre-vingts ans, très croyante, ayant toute sa vie pris soin des autres, éduqué des enfants, a, en l'espace de deux ans, perdu son mari et deux de ses enfants, continue à animer au sein d'une chorale les messes du dimanche et les cérémonies d'adieux aux défunts.
POURQUOI ?

Cette amie de longue date, mère et grand-mère de famille nombreuse très croyante également est frappée actuellement par une maladie incurable et invalidante pour elle et ses proches, continue à croire et à prier et je pense, quand la maladie le lui permet, de jouer de l'harmonium  dans l'église de son village.
POURQUOI ?

Cette épouse idéale très croyante ne pensant qu'à faire le bien chez elle et autour d'elle, à soixante-cinq ans contracte une maladie très grave qui la fait souffrir, ne s'est jamais posé de question, a souffert dans le silence et après un an est partie sans une plainte après avoir prié son dieu.
POURQUOI ?

Son mari qui l'a accompagnée tout au long de sa maladie et surtout dans les derniers jours de sa vie, était présent lors du passage pour l'au-delà aurait pu crier, pleurer ou même pourquoi pas blasphémer, et bien non, il s'est mis à prier.   Peut-être qu'une personne croyant ou athée un peu philosophe pourra un jour me donner une réponse à cette question ou me décourager.
Mais j'ai espoir que le jour où je partirai pour une vie que l'on dit meilleure, j'aurai la réponse à cette question.
Mais à la réflexion, peut-être que ce n'était pas la bonne question :

Au lieu de POURQUOI, il aurait fallu demander POUR QUI.

Texte écrit suite au décès
de mon épouse.  AVRIL 2006

Bernard
Sainte-Savine (France)