Je n'ai que 22 ans, et voilà huit mois que j'ai perdu mon Papa, sans qu'aucun signe ne puisse m'informer. Il s'est éteint le soir du 26 février, lui à Mâcon, seul, et moi seul dans cette ville ignoble de Paris, où la solitude est de rigueur. C'est ça la solitude, le soir j'avais l'habitude de lui téléphoner et maintenant je n'ai plus personne à qui parler, je n'ai même pas de mère pour me soutenir. Mes amis sont trop loin et souvent pas assez présents, ils ont leur vie à vivre. Je n'ai plus rien, je n'ai plus qu'une chambre universitaire. Voilà en quoi se limite ma vie et on me demande de ne pas aller rejoindre mon Papa d'amour, le seul à savoir me parler, m'écouter et me consoler. Comment me construire un avenir en n'ayant plus rien. On construit des choses sur des bases, je ne les ai plus.
Je pensais que le temps allait pouvoir m'aider à remonter la pente, mais je crains de devoir avouer que cette pente est trop forte pour moi. Je veux mon Papa, je veux son Amour, lui parler et me sentir bien comme je l'étais il y a encore huit mois, à poser ma tête sur ses genoux pour me faire consoler.
Je te l'aime mon Papounet.
Jérémy
Paris (France)