Sans carte d'identité - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Sans carte d'identité

Sans carte d'identité

Nous avons versé des seaux
Rempli un océan
Débordé les ruisseaux
Pleuré pour toi maman

Toi qui nous échappait
À grands pas de géant
Chaque jour qui passait
Te rapprochait du néant

Nous avions imploré Dieu,
Supplié tous les Saints
Nous te disions ouvre les yeux
Maman, serre-nous la main

Puis ton dernier soupir
D'un effort surhumain
Nous t'avons vue partir
Monter dans c'triste train

Nous t'avions crié « bon voyage »
Maman, ne t'en va pas !
Nous hurlions de rage
Mais où vas-tu comme ça !

Et maintenant, tu es là
Ailleurs, nulle-part, ici
Derrière cette paroi
Qui t'sépare de la vie

Tu n'es plus qu'un portrait
Au regard de Joconde
Tu nous vois, on l'croirait
Quand on vient sur ta tombe

Tu es partie maman,
Sans sac, sans ton passeport
Tu es partie maman
Sans regrets sans remords

Tu avais de la force
Vaillante et courageuse
Mais l'ennemi t'a vaincue
Maladie ravageuse

Nous pensions que tu le savais
Et n'osions pas te le dire
Les médecins nous le réaffirmaient
Et pleurions de te voir souffrir

Nous voudrions te r'voir maman
On a soif d'entendre ta voix
Que tu nous dises « mes enfants
Ne vous en faites pas »

Que tu es guérie maintenant
Que tu as rejoint notre père
Qu'une nouvelle vie reprend
Qu'ensemble, vous allez la refaire

Sais-tu qu'il est parti
T'a précédée de deux jours
Tant d'années séparés
N'ont pas tué l'amour

Tu es partie oh mère
Sur la pointe des pieds
Sans un adieu, sans rien
Sans carte d'identité

Nous avons le cœur en peine
Nous avons les yeux torrent
En nous la rage, la haine
Blessés on se ressent

Nous avions trouvé le coupable
Il se promène en liberté
Et nous sommes là, incapables
Car le destin, on ne peut le juger

Tu as tout abandonné m'man
Tes plantes, le ménate, nous et ton chat
Nous nous sommes tout partagé m'man
Pour avoir un brin de toi

Tu es partie trop tôt mère
Pour tes dix petits enfants
Tu aurais été si fière
D'être une arrière-grand-mère

Tu es partie trop tôt maman
Car soixante-sept printemps
N'ont même pas ridé
Ton visage si charmant

Nous savons qu'avec le temps
Le soleil, la pluie, le vent
Le contenu de ce poème
S'effacera lentement

Mais on te le dit maman
Tu seras éternellement
Dans le cœur de ceux qui t'aiment
Dans le cœur de tes quatre enfants

Que Dieu prenne soin de ton âme.

Tes enfants.

Ioannis
Bruxelles (Belgique)

Classé dans : Poèmes Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 21 juin 2002