Je t'ai tant aimée... je t'ai aussi parfois, sans même le vouloir, détestée. Tu es partie sans même que j'aie eu le temps de te dire merci, merci de m'avoir protégée, de m'avoir aimée sans que je n'aie eu besoin de te le demander, merci de m'avoir appréciée, tout simplement merci d'avoir existé... Aujourd'hui tu n'es plus là pour t'occuper de moi, pour me dire que jamais tu t'en iras, que tu seras toujours là quand j'aurai besoin de toi... Mais je ne t'en veux pas, c'est Dieu qui a fait ce choix. Ma mère t'a trouvée étendue dans ton lit... tu étais partie pendant la nuit. J'ai crié quand ma famille m'a avoué que tu étais partie de l'autre côté, que tu étais décédée. Je ne pouvais pas vraiment le réaliser, j'étais encore qu'une petite fille qui voulait être aimée.
Les années ont passé... J'ai tellement de choses à me faire pardonner que je ne peux plus les compter ! Aujourd'hui, j'ai grandi, je suis rendue à 14 ans... encore une enfant. Je suis sombrée dans le monde de l'illégalité pour tout oublier... Avoir saisi que tu étais partie m'a complètement déboussolée.
Je voudrais tant retourner dans le passé et reprendre toutes ces fois où tu m'as serrée dans tes bras, tous ces bons repas que tu nous offrait avec joie. Tu nous as tellement donné qu'aujourd'hui je voudrais te remercier mais il est trop tard... tu t'es envolée, comme un oiseau rétabli qui était blessé... Je voudrais tout donner, mais tu mérites tellement plus. Les fois que j'ai pleuré ce n'est pas assez, toutes les larmes de mon corps y sont passées mais tant d'autres voudraient tomber comme un nouveau-né...
Toi, chère mamie que j'ai adorée, j'espère que là où tu es la vie est belle. Je ne t'oublierai jamais puisque tu as été la personne pour moi la plus appréciée.
Moi
Sainte-Marie (Québec)