Goutte à goutte, par petites gouttes, la vie s'écoule.
Tu étais la petite fleur de mai, le soleil de tes parents. J'ai souvenance d'une photo de toi enfant, joyeuse, avide de vie, toute de douceur et de tendresse.
Tu as grandi. Et te voilà une belle jeune fille qui aimait le monde et dégustait chaque moment de la vie. Ton chemin a croisé celui d'un jeune homme qui est devenu ton mari.
Je me souviens de la douceur de ta main sur mon front et mes cheveux, apaisant mes douleurs et calmant mes angoisses. Face aux difficultés, tu n'as jamais baissé les bras. Les embûches, tu les as bousculées.
Petite fleur de mai, tu l'es restée. Tu aimais avec passion ta famille, ton jardin avec ses roses, l'abondante verdure dont tu décorais l'intérieur de ta maison qui était pour nous tous un oasis de paix et de bonheur.
Un jour, le ciel s'est assombri. La maladie, telle une pieuvre s'empara de toi et t'enferma comme une nymphe dans son cocon. Jamais ton courage n'a failli et tu as gardé confiance. Le douloureux matin où, brusquement, le livre de ta vie s'est refermé. Le papillon de ton âme s'est envolé, libéré pour joindre un monde nouveau, y retrouver ta maman.
Mes yeux s'emplissent de larmes qui ruissellent jusqu'à mon cou. Ton visage et ta voix sculptent en mon cœur ton souvenir que toutes les gouttes du temps ne pourront jamais effacer.
Quand je parcours ton jardin, je sais que tu es près de moi. Lorsque que je hume l'une de tes roses, c'est un peu de ton parfum que je respire. la vie ne sera jamais plus pareille sans toi.
Je sais aussi qu'un jour, le plus tard possible, tu viendras me chercher, tu me l'as promis.
Adieu maman, au revoir. La vie doit continuer, je te l'ai promis.
Laurence
Lausanne (Suisse)