Mom d'amour,
Toi, LA personne la plus importante dans ma vie, je t'ai douloureusement regardée partir sans pouvoir te retenir, mais tu sais que j'aurais tout fait pour te sauver. Si on m'avait offert cette possibilité, j'aurais volontairement sacrifié 10 ans de ma vie pour te les donner. Tu as, malgré tous les efforts, fermé les yeux, bien entourée des tiens, il y a 3 mois.
Ta peur de m'attrister davantage suite au diagnostic a fait que tu n'as jamais prononcé le mot « mort » avec moi, même si, au fond, juste à me voir anxieuse et triste, tu savais bien que j'avalais chaque jour la dure pilule. Tout s'est déroulé beaucoup trop rapidement, en seulement 5 mois, et mon corps s'est engourdi pour ne plus être capable de revenir à son état normal. Je n'oublierai jamais l'année 2004, jamais. Elle a été dure en tous points.
Tu sais, Mom, ton décès m'a beaucoup appris, tant bien que mal, sur bien des gens. J'accepte des choses aujourd'hui que je refusais de voir avant, ce qui rend le deuil encore plus douloureux. Tu étais le noyau de la famille et nous tenons le coup, mais non pas sans grandes difficultés. Je fais donc de mon mieux pour « dealer » avec tout ça mais je t'avoue que ma patience s'épuise. Quand ça ne va vraiment pas, je m'arrête pour penser à la douce façon que tu avais de me raisonner et ça me calme lorsque j'ai l'envie de crier jusqu'au bout de mon souffle. Je me contrôle souvent juste pour toi et pour tout ce que tu as fait pour moi, chère cocotte, jour après jour, toute ma vie.
Tel que je te l'ai promis en te le chuchotant à peine 48 heures avant ton décès, je m'occupe de Dad du mieux que je peux qui, comme moi, ne fait qu'exister présentement. Je m'occupe aussi à combler ceux que tu aimais particulièrement, et avec raison, de certaines petites attentions à TA manière. Tu manques particulièrement à tes petites petites-filles, mais je vois à eux aussi, ne t'inquiète surtout pas. Tu avais tant raison lorsque tu m'as dit au mois d'avril d'acheter un p'tit bébé pour Ève car comme tu le disais: « je veux lui donner ça parce qu'à sa fête, ché pas... ». C'était la fête d'Ève, Mom, ta chatte d'amour, la semaine dernière...
Tu as laissé ta marque et c'est pour ça qu'une femme comme toi se fait pleurer. Il y a des gens qui s'en font moins, mais, ceux-là, on les reconnaît car ils agissaient ainsi même de ton vivant.
Je t'aime tant maman...
DiDi XXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX