Quand tu nous as appris que tu avais une tumeur cancéreuse, j'ai vu la tristesse dans tes yeux, mais aussi l'espoir de t'en sortir. Je me suis alors rappelée nos longues conversations et tout ce qui nous tenait à cœur toutes les deux. Et, je me rappelle, je me suis dit : « Non, ce n'est pas possible, pas toi ! » Quand tu es sortie de la salle de chirurgie, que je t'ai aperçue dans toute ta souffrance physique et morale, quand j'ai vu que tu ne pouvais plus dire un seul mot... Alors, je me rappelle, je me suis dit : « Non, ce n'est pas possible, pas toi ! »
Quand je t'ai vue dépérir de jour en jour, mais que je t'ai vue lutter avec la force du désespoir, je ne pouvais comprendre toute cette souffrance et je suis demeurée avec toi pour lutter aussi à tes côtés. Mais, je me rappelle, je me suis dit : « Non, ce n'est pas possible, pas toi ! »
Quand les médecins nous ont dit qu'il était trop tard, que nous avons dû décider, avec toi, d'arrêter les traitements parce que la souffrance avait atteint sa limite, je me rappelle, je me suis dit : « Non, ce n'est pas possible, pas toi ! »
Quand je suis restée avec toi jour et nuit, que je t'ai murmuré, tout en te tenant la main, que tu avais terminé ta lutte et que tu pouvais partir vers la lumière, au fond de moi, je me rappelle, je me suis dit : « Non, ce n'est pas possible, pas toi ! »
Tu nous as quittés dans la belle neige le 31 janvier 2000, tu n'avais que 43 ans. Aujourd'hui, je regarde la neige tomber et j'essaie de comprendre, je sais que ta souffrance est terminée, je sais que tu me vois... Mais je ne comprends toujours pas et je me dis : « Pourquoi tant de souffrance et pourquoi toi... ? »
Johanne
Québec (Québec)