Ma très chère mère n'est plus... - Vos textes | La Gentiane - Deuil - Entraide
 

Ma très chère mère n'est plus...

Ma très chère mère n'est plus...

Ma très chère mère n'est plus...

Maman est décédée le 28 mai 2004 dans son lit chez elle. Elle était malade depuis longtemps mais son état de santé ne laissait pas présager un départ si rapide. Elle avait 70 ans. Il ne lui restait qu'un rein et elle avait un anévrisme à l'aorte. On suppose que c'est cette petite bombe à retardement qui a éclatée. « La lumière s'est éteinte »... Elle n'a pas souffert.

Elle et moi étions fusionnées, pas une journée ne passait sans que nous ayons notre petite conversation au téléphone. Souvent nous discutions deux et trois fois par jour et bien sûr j'allais la voir aussi souvent que possible. Au début de l'année elle est venue passer quelques fins de semaine chez moi. Quel bonheur... ! Nous avions fait des pas de géant et nous étions capables de dialoguer. J'ai maintenant 43 ans. Quand j'étais plus jeune c'était plus difficile.

Maman avait le don de me téléphoner quand j'étais triste ou angoissée. Je trouvais cela incroyable, c'était comme si elle avait l'intuition que quelque chose n'allait pas. À ce stade de mon deuil bien des émotions ont envahi mon âme et mon corps. N'étant pas documentée dans les premiers jours de son décès j'étais certaine que je ne surmonterais pas cette épreuve. J'ai cru que je perdais la raison tellement la douleur était vive. J'ai été foudroyée par une colère épouvantable. J'ai été révoltée par les commentaires de ma sœur quand je lui ai téléphoné pour « parler »... Elle m'a suggéré d'aller faire du vélo !!!

Bien sûr elle s'est rendue compte de l'incohérence de cette discussion quand les émotions se sont emparées d'elle à son tour. Je ne lui en veux plus.

Étant la cadette des trois enfants, je ressens un immense besoin de soutien de ma soeur aînée et de mon frère.

C'est d'ailleurs ce que je trouve le plus difficile au moment où j'écris ce texte. Leur absence est cruelle. Leur silence est insupportable. J'ai tant besoin d'eux. Je dois me résigner à me tourner vers des étrangers pour parler.

Heureusement un excellent livre m'a aidé.  « Grandir, aimer perdre et grandir » de Jean Monbourquette.  De courts textes qui sont si bons pour l'âme. « Laisse la rivière de tes émotions couler jusqu'à la plénitude de ton cœur »...

Il est vrai que l'aspect spirituel prend tout son sens quand on perd un être cher. J'ai eu peur mais maintenant je sais que je m'en sortirai. Maman était la personne qui m'aimait le plus. Je dois maintenant vivre sans cet amour, être autonome être une grande fille.

Ma vie sans elle... Je ne sais pas encore ce qu'elle sera. Je dois m'accrocher. Espérer que mes ressources intérieures se manifesteront dans les moments pénibles.

Maman n'est plus...

J'ai besoin d'en parler...

Si quelqu'un lit ce texte et qu'il a besoin de partager j'ai le cœur grand ouvert, j'ai envie de vous écouter. J'ai besoin de briser l'isolement que je vis. Bienvenue à toi qui souffre écris-moi !

Anne-Marie
Longueuil (France)

Classé dans : Témoignages Publié par : La Gentiane - Deuil - Entraide Date : 20 juillet 2004