Ah me revoilà être consciente après 4 ans et demi ! Bien oui j’en ai oublié des bouts ! Est-ce mon âge ou le drame ! Les deux je pense ! Je suis maman d’un beau garçon qui a mis fin à sa vie ! Je suis divorcée, je me sentais seule, ma peine prenait toute la place ! Je suis retraitée, ce qui a facilité le deuil mais pas le manque.
La pandémie je m’en suis servie pour faire mon deuil. Le temps que l’on prend pour son deuil est tellement important car il a apaisé ma peine. J’ai ouvert mon cœur où il y a un trou rempli d’amour et de souvenirs pour lui ! Je pleure encore profondément, c’est ma peine, c’est mon enfant et cela m’appartient et je le gère de la façon qui est le mieux pour moi. Je ne m’attends pas que les autres comprennent car c’est ma peine !
Lorsque j’ai révisé les photos de mon enfant, j’ai trié et j’ai vu un cadre où il me rappelait sa joie d’enfant. J’ai retapé ce cadre et installé car il me fait rappeler lui. Ce fut ma façon de faire face à son manque. Je lui parle souvent, je parle à mon cœur et chaque fois que je regarde ce cadre j’ai un sourire ! Je sais qu’il m’accompagne car il a été 42 ans dans ma vie ! C’est mon enfant unique et il le restera ! Mon corps a des marques de lui, bien oui mon ventre, ma mémoire ma conscience mon cœur. C’était compliqué sa mort étant divorcée.
Nous avions mal à notre façon et nos besoins et notre manque n’étaient pas les mêmes mais la peine était là, alors je me suis retirée comme héritière car ce ne sont pas ces objets qui étaient importants pour moi, c’était son cœur et le mien et les autres ne sont pas obligés de comprendre… Nous savons tous que du matériel c’est du matériel, cela ne suit pas le cercueil !
Ce deuil est immense, le temps m’a permis de penser à moi de la manière qui me convient ! Cela nous appartient, je me permet de soigner mon cœur de maman et je suis consciente qu’il m'accompagnera à mon dernier souffle, pas son matériel ! Il n’y a pas de temps ni de mauvaises manières de faire son deuil, chacun son rythme.
Prenez bien soin de vous, donnez-vous le temps.
Tendrement !
Frencel
Commentaires (2)
Témoignage très touchant. Admirable résilience.
On n'oublie pas. On apprivoise.
Vivre son deuil à son rythme. #respect
- Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c'est la présence des absents, dans la mémoire des vivants.
Jean d'Ormesson
Je suis un heureux, marié depuis 46 ans. J'ai trois enfants adultes et j'espère que je ne vivrai pas de deuil ni comme marié ni comme père. Ça me fait de la peine pour cette madame-là.
Weeks, 15 avril 2022