Le 28 juillet, ma fille Manon est rentrée du boulot en vélo, elle avait 23 ans, quand une voiture l’a renversée. Elle était dans un coma profond à l'arrivée des secours, a été héliportée en urgence absolue. Le verdict était sans appel, le cerveau de ma fille était mort. J’ai décidé de faire don de ses organes.
J'ai l'impression d'être en mode robot et que d'ici peu je craquerai comme j'ai déjà craqué à l'annonce de son pronostic vital. Nous avons été très bien entourés au service réanimation traumatologique. Nous sommes encore suivis par le psy du service, sa sœur de 20 ans, celle de 11 ans et moi-même. On vous poignarde plusieurs fois notamment lors de la préparation de la cérémonie. Je suis anéantie. Ça fait 18 jours que ma fille a eu son accident et qu'elle nous a quittés, et 9 jours que nous lui avons dit au revoir pour toujours. Tous les jours je vais sur sa tombe. Je suis anéantie blessée meurtrie et j'ai peur de plus me souvenir d'elle ni de son odeur ni de sa voix et surtout je me sens coupable de sourire de temps en temps. Je suis preneuse de nom d'associations.
Merci.
Sophie
(France)