Je viens vous faire part de mon cheminement d'un an de souffrance morale. Je souffrais d'insomnies les premiers mois du drame et je ne pensais pas à dormir. J'ai lu et je me fermais un oeil que tard dans la nuit. Ce fut un gros travail que de se rattacher à la vie. Les premiers mois, Cathy était constamment dans mes pensées, je ne pouvais vaquer à mes tâches quotidiennes et j'étais plongée dans le noir. Nous avons essayé un petit voyage et ce fut un fiasco. Mon mari voulait revenir aussitôt arrivé à destination et j'étais très déçue.
Trois mois plus tard, j'ai pris un anxiolytique léger, j'ai recommencé à travailler comme une automate et six mois après j'étais très fatiguée et j'ai dû me reposer. Ce n'était pas facile, car son père somatisait quatre mois après la perte de Cathy. Nous avons de la peine et étions incapables de nous aider l'un l'autre. Chacun avait son chagrin à intégrer dans sa vie, mais j'étais capable d'accomplir mes tâches.
Nous avons visité, à ma demande, mes amies endeuillées, mon mari et moi, à la même période. C'est à ce moment qu'on s'est retrouvés. Le voyage fut difficile, car nous sommes retournés dans la région où Cathy poursuivait ses études.
Le site La Gentiane fut un outil précieux dans mon cheminement, cela ma permis d'entrer en contact avec des endeuillées et de refaire confiance à la vie.
Nous avons célébré son anniversaire de décès le 16 juillet. C'était la date du drame. Les deux semaines précédentes, j'ai ressenti un désintéressement de mon travail et je suis encore en cheminement émotionnel. Mon mari est revenu hyperactif. La fête s'est bien déroulée et nous sommes partis quatre jours par la suite. Cela fut très bien.
Actuellement, je rêve de ma fille. Elle me manque et je laisse monter mes larmes.
J'attends la visite d'un couple d'endeuillés ces jours-ci. Je sens Cathy très présente dans nos vies. J'ai l'impression qu'elle nous guide. Je vous dis ceci à vous tous : on doit se raccrocher, se consoler avec nos souvenirs. La souffrance finit par faire place à ce que j'appelle la vie. Ne perdez pas espoir.
Au revoir.
Denise
Dégelis (Québec)