Voilà... C'est ainsi. Le temps passe mais il n'efface rien, ni le mal ni le bien. Cathy est morte le 27 janvier 1998, Marie-Claude s'est suicidée le 8 mai 1992, leur temps est devenu absence, pourtant... je n'ai pas oublié leur présence. Pierre, mon compagnon s'est suicidé un quatorze décembre. C'était il y a quatorze ans et sa présence est devenue silence.     Et là bientôt je vais avoir quarante ans, et nous n'avons pas eu d'enfant, et je n'ai pas refait ma vie, comme on dit. Pour avoir reconnu l'Amour et la mort du même coup, j'ai connu la peur d'aimer et d'être aimée. Pourtant la Vie revenant, après le temps long de l'errance et des hurlements j'ai retrouvé l'Amour pour les Êtres, avec tout ce qu'ils sont au dehors comme au dedans.

La vie est douloureuse, et on ne peut pas tout accepter. L'absence nous mène là ou nous ne voulons pas être, la vie devient un silence qui nous inonde de chagrin, et de larmes... et c'est la nuit qui tombe et le jour qui ne se lève plus. Mais la vie revient comme ça, comme un doux chant que l'on pourra tous reconnaître un jour. N'oublions pas de nous aimer, et si arrive le jour où nous détestons tout, laissons-nous porter par l'Amour de ceux qui sont tout près de nous, ou qui sont plus loin de nous. Nous pourrons avancer ensemble pour retrouver la lumière.

C'est dans mon cœur que je vous garde, vous que je rencontre sur le chemin de la vie authentique. C'est une vérité qui nous permet de nous reconnaître. Quand nous perdons l'espoir, quand la vie nous mène vers le temps noir, nous pouvons accepter de prendre les mains qui se tendent vers nous. Elles n'appartiennent pas à ceux qui jugent, mais elles sont à ceux qui aiment avec Amour et elles sont présentes ici.

MP
(France)