Le deuil suite au décès d'un enfant est très pénible pour les parents. Étant responsables de celui-ci et de sa protection, ils ont une impression d'échec et portent en eux un sentiment de culpabilité énorme.
De plus, la plupart des parents voient en leurs enfants le prolongement d'eux-mêmes et mettent en eux leurs propres aspirations. La mort devient alors la fin de leurs désirs secrets de continuité et emporte avec elle une partie d'eux-mêmes.
Voici quelques points à retenir si vous vivez le deuil de votre enfant :
- L'intensité et la durée du deuil dépend de la relation que vous entreteniez avec votre enfant.
- Chaque personne est unique, ressent et vit les choses à sa façon, en lien avec sa personnalité. Étant donné que le deuil s'exprime différemment pour l'un et pour l'autre, il arrive qu'une certaine incompréhension se manifeste et provoque une distance entre les conjoints. Si vous avez de la difficulté à accepter que l'autre puisse vivre son deuil à sa façon, vous développerez alors un problème de communication qui pourra aller en s'aggravant. Dans une telle situation, l'aide d'une personne ressource peut s'avérer très utile.
- Suite à l'intensité de la douleur vécue, il arrive que l'un des conjoints en vienne à penser que l'autre est responsable de la mort de l'enfant. Ce sentiment ne se traduit pas nécessairement par des mots et peut même être inconscient, cependant on remarquera beaucoup d'impatience et d'irritabilité à l'égard du « coupable ».
- Les périodes de douleur intense et de rechute ne sont pas toujours correspondantes entre les conjoints. Quand l'un finit par s'en remettre un peu et à remonter la pente, l'autre traverse une période difficile. Ce manque de synchronisme provoque l'impression d'être constamment dans la douleur. Afin d'éviter de retomber dans la souffrance, les conjoints peuvent finir par vouloir s'éviter dans les moments difficiles.
- Le deuil d'un enfant bouleverse la vie de couple. En ce qui concerne la sexualité, les besoins de l'un pourront augmenter alors que chez l'autre ils pourront diminuer, voir même disparaître. Là encore, il est important de maintenir la communication ou de consulter un professionnel au besoin.
- Si vous avez d'autres enfants, surtout ne les oubliez pas. Ils souffrent eux aussi de cette perte immense et se sentent eux aussi coupables. Vous aurez sans doute besoin de parler de votre enfant décédé; toutefois évitez de le comparer à ceux qui restent. Il est important que tous puissent garder leur identité sans pour cela se sentir diminués ou encore regretter d'être vivants.
- Le deuil d'une femme qui subit une fausse couche ou un avortement n'est pas considéré comme tel par la société actuelle. La femme se voit donc confinée, dans le silence, à vivre l'échec et la culpabilité. Il arrive aussi que du ressentiment se développe à l'égard du conjoint. Lorsque les sentiments vécus sont trop intenses, il peut en découler des troubles somatiques et psychologiques qui nécessitent l'aide d'un professionnel.
En résumé, dites-vous bien qu'il vous sera très difficile de traverser seul cette épreuve. Entourez-vous de gens en qui vous avez confiance. Essayez de garder un lien étroit avec votre conjoint et aidez-vous mutuellement autant qu'il vous est possible de le faire. Et surtout n'hésitez jamais à demander l'aide d'une personne ressource appropriée.